À surveiller dans l’actualité politique

Urgence climatique

L’environnement est un déterminant social majeur de la santé, et les populations défavorisées en subissent les conséquences de façon disproportionnée. Un électrochoc devra être administré aux différents gouvernements, aux niveaux local comme international, pour passer à l’action et tenter d’éviter le pire.

Racisme systémique

En attendant la mise en place des nombreuses recommandations issues de multiples rapports d’enquête ou de consultations, le gouvernement du Québec refuse toujours de reconnaître l’aspect systémique du racisme. Cela empêche, par exemple, la reconnaissance du Principe de Joyce, visant à assurer dans les soins de santé et les services sociaux un traitement sécuritaire et exempt de discrimination aux Premiers peuples.

Logement

Avec la croissance des rénovictions et la bulle immobilière qui exerce une pression sans précédent sur le prix des logements privés, accélérant à grands pas l’embourgeoisement dans tous les quartiers, quelles stratégies réellement structurantes seront mises en place afin de garantir une ville pour toutes et tous ? La construction massive de logements sociaux (HLM, OBNL, coopératifs) est impérative.

Itinérance

L’approche de la saison froide presse les acteurs municipaux et institutionnels à (ré)organiser leurs perpétuels plans de mesures hivernales, en complément aux ressources d’urgence mises sur pied pour pallier la diminution de capacité d’accueil des refuges en raison des mesures sanitaires. Approche répressive, grogne des voisins, investissements massifs dans des mesures de mitigation plutôt que dans la prévention, désintérêt envers les approches de réduction des méfaits : certains craignent que le parcours unique menant à un toit soit privilégié au détriment d’une approche plus globale et systémique des enjeux sociaux.

Violence, police et jeunesse

Dans le contexte de la multiplication des incidents par armes à feu dans la métropole, une somme supplémentaire de 2,6 M$ sur un an pour bonifier « différents programmes destinés à la prévention de la violence auprès des jeunes et à la sécurité urbaine » s’ajoute aux importants financements pour soutenir les escouades policières. Évidemment, le milieu communautaire réclame un financement récurrent essentiel pour soutenir leurs approches de prévention, surtout dans le cas de problématiques aussi complexes.  

Violences faites aux femmes

La multiplication des féminicides et infanticides a pressé les gouvernements provincial et fédéral à financer davantage les organismes œuvrant en violence conjugale et familiale. Les CALACS ont également reçu une bonification significative et récurrente de leur financement à la mission. Le gouvernement de la CAQ commence aussi à mettre en place certaines recommandations du rapport Rebâtir la confiance, comme le projet de loi pour créer un tribunal spécialisé en matière de violences sexuelle et conjugale, qui gagnerait à être encadré par des organismes communautaires des secteurs concernés, en plus du comité en place formé exclusivement de juristes. Des annonces ont également été faites afin de lutter contre l’exploitation sexuelle des mineurs. Nous espérons que le gouvernement fera place à la diversité des approches, ce qui n’a malheureusement pas été le cas lors des audiences de la commission spéciale sur le sujet (Exploitation sexuelle des mineurs : un groupe dénonce le paternalisme de la commission, Radio-Canada).

L’état de la santé mentale de la populations’est détérioré pendant la pandémie, particulièrement à Montréal. Le ministre Carmant a l’intention de lancer un Plan d’action interministériel en santé mentale d’ici la fin 2021. Une amélioration significative de l’accès aux services est requise. Les guides d’autosoins et les éclaireurs bienveillants ne suffisent plus !

Pauvreté. Le revenu consenti par le gouvernement du Canada pour couvrir les besoins de base durant la pandémie, la PCU, a ravivé le débat sur le revenu minimum garanti. Pour l’instant, le gouvernement du Québec annonce seulement une augmentation des prestations de solidarité sociale pour 2023, sans toutefois bonifier le montant de l’aide sociale, bien en dessous de la valeur du panier de consommation.

Le réseau de la santé ne semble pas en voie de se rétablir : épuisement des professionnels, désertions, désorganisation administrative et hypercentralisation, difficultés d’accès aux services, notamment pour les personnes en situation de handicap, reprise pénible ou inexistante des activités « délestées », etc. Le ministre Dubé prévoit réformer le système de santé en profondeur, comme plusieurs de ses prédécesseurs.

Déficit d’entretien structurel, pénurie d’enseignant.tes, éclosions, surpopulation, décrochage : la mise en place de la réforme des commissions scolaires, éclipsée par la pandémie, a-t-elle permis de réduire les inégalités du système d’éducation ? Nous attendons toujours…

CONCLUSION

La sortie de crise ne peut occulter l’urgence de s’attaquer aux dysfonctionnements du système public qui a aggravé les inégalités. Est-ce que les gouvernements auront la volonté de mettre en place les mesures fortes qui s’imposent pour redresser la situation aussi bien que leur financement à long terme pour assurer le rétablissement des communautés et populations les plus touchées ?