Arrêtons de faire de la politique sur le dos des personnes en situation d’itinérance

L’enjeu de l’itinérance à Montréal rebondit encore une fois dans l’actualité médiatique et politique. Il s’agit d’un enjeu sociétal qui nous concerne tous et qui appelle à faire preuve d’empathie et de pragmatisme. Tous les paliers gouvernementaux ont leur part de responsabilité et leur rôle à jouer. Pourtant, des élus, de Pierre Poilièvre à l’administration de Projet Montréal, en passant par le ministre des Services sociaux, se renvoient la balle plutôt que de collaborer.

Ils ont fait de la Maison Benoit Labre un outil de leur triste jeu politique. Par leur discours, ils entretiennent les préjugés envers des personnes déjà marginalisées, allant jusqu’à mettre leurs vies en danger. Le milieu communautaire assiste à ce triste spectacle, alors même qu’il se démène sur le terrain avec des moyens financiers insuffisants. De Bois-de-Boulogne dans Ahuntsic-Cartier, en passant par Sainte-Bibiane dans Rosemont, le Centre-Sud, le Quartier Chinois et Milton-Parc, les inquiétudes des citoyens alimentent les médias et sont eux aussi des instruments de ce jeu sordide dont personne ne sortira gagnant. Quand des politiciens jettent La Maison Benoit Labre sous les roues de l’autobus, c’est le milieu communautaire dans son entier qu’ils fragilisent. Qui sera assez fou désormais pour développer de nouvelles ressources et subir ce traitement?

Les groupes communautaires répondent présents pour soutenir les personnes que nos services publics laissent en plan. La moindre des choses serait de les laisser faire leur travail loin des querelles de juridiction et de leur réélection potentielle. Mieux encore, ils devraient mettre un maximum d’effort à les soutenir, à travailler à leur côté comme ils ont semblé le faire jusqu’ici. D’ailleurs, pourrait-on nous expliquer sur quelle assise juridique on pourrait forcer un organisme autonome, propriétaire de surcroît, à déménager? Et à déménager où? À défaut de nous fournir des locaux adéquats qui répondent à leurs critères d’acceptabilité (acceptable pour qui?), nous invitons les politiciens à mettre leur égo de côté et à lutter avec nous contre la pauvreté, plutôt que contre les personnes pauvres.

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Pour toute entrevue avec Marie-Andrée Painchaud-Mathieu, coordonnatrice au Regroupement intersectoriel des organismes communautaires de Montréal (RIOCM) :

514 544-6942 (cellulaire)
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