Projet de loi 10 : Le milieu communautaire de Montréal inquiet des conséquences de la perte d’expertise dans des dossiers sensibles pour la région.

Montréal, le 7 février 2015 — Alors que l’ensemble des acteurs clés du secteur de la santé dénonce le projet de loi 10 adopté sous bâillon, le Regroupement intersectoriel des organismes communautaires de Montréal (RIOCM) joint sa voix aux protestataires pour souligner ses inquiétudes quant à la perte d’expertise qui en résultera à Montréal. La disparition de l’Agence de la Santé et des Services sociaux (ASSS) aura des conséquences sur plusieurs dossiers régionaux importants et affectera les services à la population pour des années à venir.

« Montréal sera comme un navire sans gouvernail pour plusieurs années, avec la disparition de l’Agence et les nombreux changements de postes forcés dans 5 énormes CISSS et 4 hôpitaux non fusionnés. C’est la population et les communautés qui en paieront le prix, ce qui est déplorable » s’indigne Sébastien Rivard, coordonnateur du RIOCM.

En effet, les compressions budgétaires et le remaniement des structures de santé entraîneront des pertes d’emploi et des changements forcés d’affectation pour de nombreux professionnel-le-s et cadres. L’expertise développée par ces professionnel-le-s, notamment par leur connaissance approfondie des nombreux dossiers et acteurs locaux, ne peut être remplacée subitement sans effet sur le terrain. Le milieu communautaire déplore cette conséquence du projet de loi 10, alors qu’il a fallu plusieurs années pour bâtir des relations de confiance et établir des protocoles justes et en adéquation avec les besoins du milieu.

Le Regroupement intersectoriel des organismes communautaires s’inquiète notamment de:

  • La dispersion de l’équipe de gestion du Programme de soutien aux organismes communautaires (PSOC), qui risque d’être amputée ou remplacée par de nouvelles personnes, risquant de causer plusieurs complications pour les organismes sur le terrain.
  • L’impact sur la gestion de nombreux projets de soutien communautaire en logement social à Montréal, jusqu’alors pilotés par un comité régional analysant et allouant des fonds pour ceux-ci.
  • La perte de l’expertise développée dans les dossiers régionaux sensibles comme l’itinérance, risquant de créer des retards importants dans l’avancement des dossiers face à une population déjà fortement fragilisée.
  • La coupe drastique de 30 % des budgets en Santé publique. En coupant dans la prévention et la promotion de saines habitudes de vie, c’est la santé future de nos communautés qui est remise en question.
  • La disparition d’une vision régionale cohérente par l’éclatement des équipes de coordination de plusieurs programmes services, dont le brassage inutile des structures aura des impacts sur les services à la population, notamment dans les secteurs de la santé mentale, des personnes âgées et des déficiences physique et intellectuelle.

Le RIOCM en appelle à la collaboration des instances gouvernementales, afin de minimiser les impacts du projet de loi et de préserver les expertises développées conjointement par le réseau de la santé et des services sociaux et le milieu communautaire.

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À propos du RIOCM

Le Regroupement intersectoriel des organismes communautaires de Montréal (RIOCM) réunit 300 organismes communautaires de la région métropolitaine, œuvrant en santé et services sociaux, famille, immigration et défense collective des droits.