Budget du Québec 2017-2018 – des organismes sur leur faim

Budget du Québec 2017-2018

Un budget qui laisse sur leur faim beaucoup d’organismes communautaires de Montréal

Montréal, 28 mars – Le Regroupement intersectoriel des organismes communautaires de Montréal (RIOCM) trouve timide le geste d’ouverture du gouvernement du Québec à l’égard du mouvement d’action communautaire autonome, surtout dans ce contexte de surplus budgétaire. Le rehaussement de 10 millions cette année au Programme de soutien aux organismes communautaires (PSOC) pour l’ensemble du Québec est un premier geste que nous saluons, mais qui est loin de répondre au sous-financement chronique dont font preuve ces groupes depuis plus d’une décennie.  À elle seule, la région de Montréal a besoin de 80 millions par année pour ses 550 organismes en santé et services sociaux, sans compter les besoins des autres secteurs comme la famille, la défense collective des droits ou l’immigration.

En 2014, le sous-financement avait déjà des impacts importants pour 93% des groupes montréalais, selon une étude menée par le RIOCM. Trois ans plus tard, avec les nombreuses coupes dans les services publics, la pression est encore plus grande. Il est plus que fréquent de voir des professionnels du réseau public référer directement aux organismes communautaires les personnes qu’ils ne peuvent desservir en raison des resserrements de critères et du manque de ressources.

En novembre 2016, l’Assemblée nationale a adopté unanimement une motion reconnaissant l’importance des organismes communautaires pour le tissu social québécois et le besoin de les financer adéquatement. Cela fait quelques années que les ministres nous répètent d’attendre le retour à l’équilibre budgétaire, le surplus de cette année aurait dû permettre un réinvestissement majeur. Les 80 millions proposés sur 5 ans au PSOC sont loin de répondre aux demandes d’investissement annuel de 475 millions de la campagne Engagez-vous pour le communautaire.

Après des années sans bonification, il est certain que ces nouvelles sommes permettront de répondre à certaines situations urgentes, dont la vingtaine d’organismes de Montréal qui sont présentement reconnus au PSOC et attendent toujours un premier financement.  Nous espérons vivement qu’il sera possible de s’asseoir rapidement avec le gouvernement pour trouver des solutions plus structurantes aux besoins actuels des organismes communautaires et de la population.