Rehaussement PSOC mission globale – Montréal

Au cours des derniers jours, les groupes montréalais financés au PSOC ont reçu une lettre les informant d’un rehaussement ou non de leur subvention PSOC à la mission. Vous êtes en mesure de constater le résultat de ce que nous déplorons depuis le mois de mars dernier (dévoilement du budget du Québec), soit le montant infime accordé à la région en comparaison des besoins.

Les groupes de Montréal ont déclarés, dans leurs demandes de rehaussement, avoir besoin de 162M$ supplémentaires pour réaliser pleinement leur mission. Or, seulement 1% de ce montant a été octroyé à la région. Lorsque les besoins des groupes ne sont pas comblés, ce sont les populations vulnérabilisées qui sont laissées en plan par le gouvernement. L’accumulation des crises dans la métropole ne peut plus être ignorée de la sorte.

Pour l’ensemble du Québec, c’est 9M$ qui a été attribué à cet exercice de rehaussement. Le ministre s’est réservé 1M$ des 10M$ prévus initialement au budget du Québec, afin d’offrir des rehaussements substantiels à certains groupes qu’il a choisi. Il aurait été préférable que l’entièreté du10M$ soient alloués selon les critères du programme, et que le ministre trouve de l’argent ailleurs afin d’effectuer des rehaussements ciblés, comme il le fait dans le cadre de plans d’action sectoriels, par exemple.

Environ 18% de l’enveloppe nationale a été alloué à Montréal (1,6M$), ce qui correspond à notre « part » traditionnelle, qu’on pourrait toutefois remettre en question, notamment en raison du taux de défavorisation de la région.

Concrètement, 312 des 541 groupes admis au programme ont reçu une réponse positive. Il s’agit du maximum de groupes en raison de la somme minimale à verser (si versement il y a) dictée par le Cadre régional du PSOC. Ainsi, 311 groupes recevront 5 000$ supplémentaires, alors qu’un nouveau groupe admis au programme recevra le minimum prévu pour un premier financement, soit 60 000$. Ces 311 groupes sont les moins financés du programme, en tenant compte de leur typologie. Cela ne signifie aucune que les 229 groupes laissés pour compte sont suffisamment financés; séparer des miettes parmi les affamés ne sera jamais un exercice satisfaisant!

Le programme prévoit que les rehaussements à la mission doivent viser « l’équité », principe décrit comme l’atteinte d’un financement de base comparable en fonction de la typologie de groupe. Voici ces montants (seuils planchers) à Montréal :

TypologieSeuils planchers reconnus par le CIUSSS de Montréal responsable du PSOC
Aide et entraide255 527$
Sensibilisation, promotion et défense des droits255 527$
Milieu de vie425 879$
Regroupements régionaux425 879$
Hébergement temporaire851 760$

Au-delà de ces seuils planchers, qui sont des balises théoriques et non des montants minimaux de financement, le RIOCM continue de revendiquer :

  • Que les groupes soient financés à la hauteur des besoins qu’ils expriment (162M supplémentaires à Montréal).
  • Qu’un véritable exercice de réduction des écarts de financement soit réalisé dans l’intervalle, afin de permettre à tous d’atteindre minimalement les seuils planchers, ce qui nécessiterait des investissements beaucoup plus significatifs qu’un maigre 1,6M.
  • Que des montants significatifs de financement soient accordés aux nouveaux groupes admis, pris à même une enveloppe réservée supplémentaire et distincte de l’enveloppe réservée au rehaussement pour tous.

L’urgence sociale à Montréal nécessite des investissements massifs dans plusieurs secteurs de la société, comme les services publics, le logement, la lutte aux discriminations ainsi que l’action communautaire autonome.