Élections provinciales 2018

Le 1er octobre dernier, la population québécoise a mis fin à près de 50 ans d’alternance au pouvoir du Parti libéral du Québec (PLQ) et du Parti québécois (PQ) en élisant un gouvernement majoritaire de la Coalition avenir Québec (CAQ), dirigé par François Legault. En effet, le PLQ et le PQ ont tous deux obtenu des résultats marquant un creux historique de leur popularité, ce qui a poussé Philippe Couillard et Jean-François Lisée à démissionner de leur poste de chef de parti.

 

Le taux de participation à cette élection générale se situe aussi à un creux historique. Avec seulement 66,45% de la population qui s’est exprimée, il s’agit du 2e plus bas résultat depuis 1927. Cette élection marque également un tournant dans la politique québécoise puisque Québec solidaire a réussi à faire élire dix député.e.s dont quatre à l’extérieur de Montréal. De plus, un nombre record de femmes a été élu : 52 sur 125.

 

À quoi le milieu de l’action communautaire autonome peut-il s’attendre d’un gouvernement caquiste?

 

D’abord, soulignons deux engagements pris par le parti de François Legault pendant la campagne électorale : 1- offrir un meilleur soutien et une plus grande reconnaissance aux organismes communautaires et 2- simplifier les procédures administratives pour l’obtention de financement pour ces organismes qui répondent à une multitude de besoins non couverts par les réseaux publics.

 

Malheureusement, le cadre financier de la CAQ ne contenait aucune information sur un éventuel rehaussement du financement à la mission des organismes communautaires. Rappelons que les besoins sont grands et qu’il manque 475 millions $ à l’ensemble des organismes communautaires de la province pour que ceux-ci soient en mesure de réaliser pleinement leur mission.

 

Rappelons aussi que les organismes communautaires n’ont pas été créés pour pallier les compressions subies par les réseaux publics, qui ont été contraints dans les dernières années de réduire les services à la population. Au-delà des services offerts aux personnes qui les fréquentent, les groupes sont des lieux d’exercice démocratique et de participation citoyenne qui aident les personnes à reprendre le contrôle sur leur vie et leur environnement.

 

Deux semaines après son élection, François Legault a nommé son conseil des ministres. C’est Danielle McCann, ancienne présidente-directrice générale de l’Agence de la santé et des services sociaux de Montréal, qui a été nommée ministre de la Santé et des Services sociaux. Elle sera épaulée par le Dr Lionel Carmant, qui a été nommé ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux. Au lendemain de sa nomination, la nouvelle ministre affirmait que son gouvernement ne ferait aucune coupe dans le réseau public et qu’il allait travailler à mieux organiser les services. Nous suivrons bien sûr cette réorganisation en espérant que celle-ci ait un impact positif sur l’accessibilité aux soins et services, qui ont été grandement affectés par la réforme Barrette.