BABILLARD COMMUNAUTAIRE

Réseau d’aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal (RAPSIM)

Déclaration d’appui en solidarité avec les personnes qui habitent la rue

CONSIDÉRANT QUE :

À Montréal, les lieux d’accueil 24/7 dignes et adaptés (haltes et hébergements) manquent par centaines pour répondre aux besoins des personnes en situation d’itinérance.

Avec une crise du logement qui frappe partout et tout le monde – bien qu’à des niveaux différents – l’éviction est devenue le principal facteur d’itinérance selon les chiffres du plus récent dénombrement du Gouvernement du Québec.

Le manque d’accès en logement et à des lieux d’accueil se fait particulièrement ressentir pour les femmes, les personnes LGBTQ+, les personnes racisées, les couples, les Autochtones, les personnes qui consomment des substances psychoactives et celles qui ont un animal.

Face au manque d’alternatives adaptées, se mettre à l’abri dans l’espace public devient pour de plus en plus de personnes la seule option à court terme.

Plus de 460 démantèlements de campements ont eu lieu en 2023 à Montréal, forçant ainsi les personnes à s’isoler davantage, à se déplacer et à perdre contact avec leurs pair.es et les travailleur·euses de rue, à interrompre leurs démarches visant à améliorer leurs conditions de vie, ce qui met leur intégrité, leur santé et leur vie à risque.

La judiciarisation de personnes en situation d’itinérance est une conséquence directe de l’existence d’infractions en lien avec l’occupation de l’espace public et la criminalisation de la consommation de substances psychoactives.

NOUS DEMANDONS À LA VILLE DE MONTRÉAL :
Un moratoire sur les démantèlements des campements et abris de fortune, tant et aussi longtemps que des alternatives adaptées ne seront pas déployées;

D’impliquer les personnes qui habitent la rue dans les instances qui réfléchissent aux solutions et prennent des décisions qui les concernent et mettre en place des mécanismes permettant la défense de leurs droits;

Un soutien direct aux personnes qui habitent la rue :

  • En facilitant l’accès à des installations sanitaires (eau, toilettes, douches);
  • En assurant la collecte de déchets;
  • En fournissant l’accès à la chaleur de manière sécuritaire;
  • En déployant des lieux climatisés en été;
  • En reconnaissant/favorisant/respectant l’autonomie et l’autogestion des personnes.

4. De réduire l’hostilité dans l’espace public aux personnes en situation d’itinérance, notamment en abrogeant et modifiant certains règlements municipaux et en soumettant sa demande de dérogation aux lois sur la possession de drogues auprès de Santé Canada afin de décriminaliser la possession simple de substances psychoactives.

NOUS DEMANDONS AU GOUVERNEMENT DU QUÉBEC :

  • D’accroître de manière substantielle, avec le soutien des gouvernements, les mesures garantissant l’accès à un logement qui répond à la capacité de payer de toutes et tous;
  • La mise en place d’un programme de financement récurrent et suffisant favorisant le déploiement de lieux d’accueil 24/7 dignes et adaptés (haltes et hébergements) pour toutes les personnes, et ce dans des locaux permanents et adéquats;
  • Un moratoire sur les démantèlements de campements et abris de fortune s’érigeant notamment sur les terrains lui appartenant, tant et aussi longtemps que des alternatives adaptées ne seront pas déployées.

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WHEREAS :

In Montreal, there is a shortage by the hundreds of decent, adapted 24/7 shelters (drop-in centers and shelters) to meet the needs of people experiencing homelessness.

With the housing crisis hitting everyone and everywhere – although at different levels – eviction has become the main factor in homelessness, according to the most recent Quebec government count.

Lack of access to housing and shelters is particularly marked for women, LGBTQ+ people, racialized people, couples, indigenous people, people who use psychoactive substances and those with pets.

Faced with a lack of suitable alternatives, taking shelter in public space is becoming the only short-term option for more and more people.

More than 460 encampments were dismantled in 2023 in Montreal, forcing people to become more isolated, to move and lose contact with their peers and street workers, and to interrupt their efforts to improve their living conditions, putting their integrity, health and lives at risk.

The judicialization of people experiencing homelessness is a direct consequence of the existence of offences related to the occupation of public space and the criminalization of the use of psychoactive substances.

WE ASK THE CITY OF MONTREAL :

A moratorium on the dismantling of encampments and makeshift shelters, as long as suitable alternatives are not deployed;

Involve people experiencing homelessness in the decision-making processes that affect them, and put in place mechanisms to defend their rights;

Direct support for people living on the streets:

  • By facilitating access to sanitary facilities (water, toilets, showers);
  • Providing waste collection;
  • Providing safe access to heat;
  • Deploying air-conditioned facilities in summer;
  • By recognizing/favoring/respecting people’s autonomy and self-management.

4. To reduce hostility in the public space to people experiencing homelessness, notably by repealing and amending certain municipal by-laws and by submitting its request for a derogation from drug possession laws to Health Canada in order to decriminalize simple possession of psychoactive substances.

WE ASK THE QUEBEC GOVERNMENT :

  • To substantially increase, with government support, measures guaranteeing access to housing that meets everyone’s ability to pay;
  • The implementation of a program of recurrent and sufficient funding to promote the deployment of dignified and adapted 24/7 reception facilities (drop-in centers and shelters) for all people, in permanent and adequate buildings;
  • A moratorium on the dismantling of encampments and makeshift shelters, particularly on land belonging to the public authorities, until such time as suitable alternatives can be found.